C'est un 6 avril, en 1943, qu'est publiée pour la première fois l'histoire du Petit Prince. Profitons donc de cette occasion pour faire entrer dans nos classes de FLE un œuvre littéraire qui a marqué plusieurs générations et qui constitue un patrimoine culturel francophone d’excellence.
Et la première question qui se pose c’est
“comment procéder?”. Car le texte littéraire, support par excellence
de la méthode traditionnelle, il a disparu des matériaux utilisés par les
méthodologies antérieures pour se voir réintégré dans la classe de langue par
l’approche communicative. Malgré cette réhabilitation par les théoriciens de la
didactique des langues, l’introduction du texte littéraire dans la classe du
FLE, nous laisse nous enseignants sceptiques à cause des spécificités du genre
et des difficultés qui en résultent pour l’enseignement / apprentissage de
la langue.
Certes, il ne s’agit pas ici d’exposer toute
la problématique de la didactique du texte littéraire mais plutôt de proposer
des démarches et des ressources pour l’exploitation du Petit Prince
de Saint-Exupéry.
Si on veut traiter le «Petit Prince» comme un texte littéraire qui
délivre un message (il raconte une histoire, décrit un personnage, un état
psychologique etc.) on peut commencer avec le podcast: L’histoire du livre “LePetit Prince” (Niveau A1/A2).
Vous pouvez aussi faire écouter l’ensemble de l’œuvre raconté par Gerard
Philipe ici.
Si vous optez pour la version imprimée, vous pouvez la trouver ici
Pensez toutefois, que tout apprenant face au document authentique littéraire aura des
difficultés à pénétrer les réseaux connotatifs et avoir un vrai plaisir
esthétique. Du coup, la lecture de l’œuvre en langue maternelle n’est pas du
tout une mauvaise idée. Vous trouverez sans aucun doute des exemplaires dans la
bibliothèque de l’école.
Ainsi les apprenants auront l’occasion de lire chez eux l’intégralité de l’œuvre lors d’une situation de lecture littéraire non didactique. Ils auront le choix entre plusieurs trajets : lire à haute voix, arrêter, sauter des lignes ou des pages ou même abandonner. Cela serait préférable à des séances consacrées à la lecture en classe où on lit des textes en morceaux, détachés de leur contexte et sur lesquels faut travailler.
Si,
pourtant, il vous résulte impossible de créer en classe de langue une situation
de réception du texte littéraire proche à la réelle, et vous optez pour l’exploitation
d’un extrait, choisissez plutôt le premier chapitre, qui est de fait le premier
à lire par le lecteur en situation non-didactique et qui forme un tout et peut
être analysé comme tel.
Etant donné la longueur limitée ainsi que le langage
relativement simple du premier chapitre du Petit Prince, il serait normal de
considérer qu’il se prête bien à une utilisation par des jeunes adolescents de
niveau élémentaire car ceux-ci aiment les histoires qui éveillent leur
curiosité et qui leur donnent envie de connaître la suite.
Nous proposons une
activité avec le texte du premier chapitre qui permettrait à l’apprenant
d’analyser et de comprendre l’organisation du texte. Les apprenants sont
appelés à observer le texte dans sa dimension scripturale sans la présence des
signes iconiques qui constituent partie intégrante de sa structure. Il leur
sera proposé, au cours du premier niveau de lecture (l’approche globale), une
copie de l’extrait où seront effacés les dessins de Saint Exupéry.
Après une lecture silencieuse, pendant laquelle
l’enseignant fournit toute aide nécessaire pour la compréhension du vocabulaire
ou des structures éventuellement difficiles, les apprenants, en repérant les
indices de présence des dessins (Mon dessin numéro 1. Il était comme
ça : etc.), formulent des hypothèses sur leur forme et anticipe
le contenu.
Dans un second temps, ils sont appelés à imaginer les
dessins qui manquent du texte. Il ne suffit manifestement pas de faire
lire l’extrait proposé pour atteindre cet objectif.
Un travail de groupe peut se mettre en place, chacun
s’improvisant, en fonction de ses compétences propres dessinateur ou coloriste,
afin de restituer les dessins effacés. Tout le travail peut être fait comme un
jeu de compétition. Les apprenants sont guidés par le texte et se prennent en
jeu. Une atmosphère ludique et un climat d’émulation sont alors crées au sein
de la classe de FLE.
L’enseignant félicite les prises de risques des élèves sans
présenter comme les seuls dessins corrects ceux de la version originale. Peu
importe si les dessins des apprenants
sont différents ou mal-faits, l’objectif est bien de favoriser la compréhension
en encourageant le processus d’anticipation et en suscitant la curiosité du
lecteur car si on stimule l’imagination de l’apprenant, si on lui
demande d’être actif dans sa lecture en participant, on provoque chez l’apprenant-lecteur
le désir de connaître la suite. Et c’est cela l’essentiel, n’est-ce-pas?
Δεν υπάρχουν σχόλια:
Δημοσίευση σχολίου